Grâce à un mécénat inattendu, Wallers-Arenberg (Nord) retrouve sa salle des fêtes après deux ans de travaux. Le bâtiment est classé aux Monuments historiques et au patrimoine mondial de l’Humanité.
«On dit que certains bâtiments ont une âme.» C’est par ces mots que Salvatore Castiglione, le maire de Wallers-Arenberg, débutait son discours lors l’inauguration de la salle des fêtes rénovée de sa commune, vendredi 3 juin. C’est vrai, mais il y a en a qui sont un peu plus chargés que les autres, comme en témoignait la présence aux côtés de l’élu d’anciens mineurs dans leur tenue de labeur.
Durant près d’un siècle, la salle des fêtes d’Arenberg a rythmé la vie de générations de gueules noires. Arenberg, c’est la «ville nouvelle» de Wallers, construite en 1910 avec les infrastructures minières. Un «décor de cinéma», avec ses trois chevalements et ses corons bien alignés, qui a d’ailleurs servi de lieu de tournage au Germinal de Claude Berri. Depuis 2012, quinze des biens du site sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco, dont la salle des fêtes, qui présente des éléments décoratifs exceptionnels: tuiles en terre cuite type Montchanin, pots à feu en façade, céramique en bandeau de Charles Fourmaintraux de Desvres, etc. Hélas ! Concomitamment à cette reconnaissance, la commune doit se résoudre à fermer le bâtiment, en proie à de fortes dégradations. La municipalité prend néanmoins le problème à bras-le-corps, lance même une consultation remportée par l’architecte Nathalie T’Kint, avant de se rendre à l’évidence: il ne sera pas possible de réunir les 3,5 millions d’euros nécessaires à la rénovation.